Les séquences sonores que réalise Bernard Pourrière sont basées sur des techniques de découpage et de mixage. Selon ses propres termes, « des fragments sont isolés et peuvent fonctionner indépendamment, ou bien s’associer à d’autres par le jeu des “copier-coller” et des duplications. Le fragment peut se démultiplier, se scinder et se coupler à d’autres fragments, empruntés à d’autres espèces ». Plus qu’une déconstruction, on observerait plutôt chez lui « la mise à plat d’éléments modulables, capables d’interactions, de regroupements, d’extensions, de dilutions, voire d’effacements parce qu’ils ne sont pas figés, ni déterminés ». Ces opérations lui donnent la possibilité de manipuler à sa guise des éléments pour forger des matières hétérogènes. Et cela constitue aussi pour lui une manière personnelle de décliner des principes comme ceux de l’hybridation et du clonage, tellement déterminants dans le travail sur le son au moyen des techniques électro-acoustiques les plus récentes.
Jean Yves Bosseur
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Performances
Les morceaux ci dessous sont le résultat de plusieurs performances sonores de 2013 à partir de « Musique pour Carillons n°2 » de John Cage, ou le performeur manipule deux manettes Wii connectées à un programme informatique. Les gestes de la main plus ou moins rapides de haut en bas modifient la hauteur des sons ainsi que la vitesse, les gestes de droite à gauche transpose la fréquence. Cela transforme et change la durée de la bande passante d’origine de « Carillon n°2 ». La performance rejouée plusieurs fois est toujours différente malgré la répétition des mêmes mouvements de la main. Le temps d’exécution reste indéterminé, ce qui introduit une part de hasard et d’imprévus. Ces compositions peuvent être réutilisées dans des installations sonores qui à chaque fois se recomposent en fonction de l’espace et du déplacement du visiteur dans des lieux différents.